L'injustice de ce qui arrive ne doit pas se doubler par le silence

« Après avoir traversé un deuil suite à une interruption involontaire de grossesse, je me suis demandée comment devenir actrice, et comment transformer cette épreuve en quelque chose qui ait du sens. En effet, l’absence de sens m’a beaucoup pesée, et finalement, chercher à sublimer ce vécu me permet d’y redonner du sens.

J’ai observé dans ma propre expérience que j’ai cruellement manqué d’une écoute adaptée à ce que je vivais, ce qui amène à se sentir isolée, incomprise, très seule. Je sentais que j’avais besoin de pouvoir parler avec d’autres personnes qui vivaient quelque chose de similaire, ou avec une personne qui a une écoute adaptée, sans maladresse ni tabou. J’ai découvert l’existence d’Agapa très tardivement, alors que j’aurais eu besoin de son accompagnement dès le début. Je me dis que j’aurais apprécié que la sage-femme ou la secrétaire médicale me tende un flyer pour me dire que si je le souhaite je peux demander de l’aide, et que cette association est là pour ça.

C’est ce qui m’a amenée à déterminer mon engagement auprès d’Agapa, en proposant de communiquer dans les maternités, cabinets de sage-femme etc, pour que les personnes touchées par le deuil périnatal soient informées au plus tôt que des associations sont là pour leur offrir une écoute adaptée si elles en font la demande. Cette cause m’est chère à la fois pour que les parents endeuillés ne se sentent pas aussi seuls, mais aussi parce que l’injustice de ce qui arrive ne doit pas se doubler par le silence et l’incompréhension qui l’entourent.

Avec l’accompagnement de Marie-Pierre, coordinatrice des bénévoles, j’ai développé plusieurs actions petit à petit. Plusieurs lieux ont été ajoutés pour communiquer sur Agapa (pompes funèbres, mairie, pharmacie, église). Mon emploi m’occupe environ 45 heures par semaine, je définis ainsi un objectif de communication l’un après l’autre. Je dirais que ces actions bénévoles me prennent  deux à trois heures maximum par semaine, parfois moins. Ce qui a été intéressant est qu’en prenant contact avec la paroisse de ma commune par exemple, j’ai été mise en réseau avec un cabinet de sage-femme qui m’a ouvert ses portes pour une rencontre. Ce même cabinet m’a conseillé de contacter l’antenne de périnatalité la plus proche, ce que j’ai fait. J’ai eu la bonne surprise à chaque fois de rencontrer des professionnels attentifs aux informations que je portais.

Marie-Pierre m’a également renseigné sur la possibilité de créer un point de collecte (ou même plusieurs) pour la collecte stylos qui permet d’apporter des ressources aux associations comme Agapa. J’ai alors, avec mon conjoint, installé un point de collecte à la sortie d’un supermarché Carrefour (Sallanches). Les hommes aiment souvent être dans l’action, il a été servi en fabriquant le point de collecte en planches de bois ! Nous passons chaque semaine relever les déchets collectés. J’ai également installé un point de collecte au sein de mon service, ce qui a permis de communiquer autour, et une collègue souhaite en mettre un dans l’école de ses enfants.

Je n’ai pas encore de visibilité sur les conséquences de ces actions et il reste beaucoup de choses à faire, mais ces petites actions font peut être comme un caillou jeté à l’eau, plusieurs ondes qui grandissent autour. »

 

Chloé a choisi de s’engager dans la communication pour Agapa, ce qui est compatible avec son emploi du temps professionnel et personnel, et permet de faire connaître localement les différentes propositions d’accompagnement. Si vous souhaitez vous aussi vous engager comme bénévole au sein d’Agapa, vous pouvez contacter nos coordinatrices au 01 40 45 06 36 ou contact@agapa.fr

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