Laisse aller : un poème sur le deuil périnatal

Emilie, l’une des personnes accompagnées par Agapa cette année, nous a fait le cadeau de partager ce poème qu’elle a écrit après son accompagnement individuel dans l’une de nos antennes de province. Un bel hommage à sa petite fille, morte in utero en fin de grossesse.

Ce poème, nous vous le livrons, avec son accord bien entendu, parce que ses mots résonneront peut être en vous, vous en inspireront d’autres, vous toucheront sans doute…

Laisse aller

Rien n’sera jamais plus pareil, le monde ne tourne pas rond
Et toutes les nuits dans mon sommeil, je te rencontre, quelle illusion
Tu es si belle je t’aime tant, et tu aurais fait ma fierté
Ton absence comme un membre manquant, une plaie impossible à fermer

Mais laisse aller, ne retient pas
Ni les regrets, ni les pourquoi
Mais laisse aller, ne retient pas
Les aspirations d’autrefois

Bien sûr tu n’vas pas oublier, seulement tenter de te relever
De continuer de t’occuper, persévérer à exister

Cet’ promesse indéniablement, tu la tiens avec grand succès
C’est pourquoi il est étonnant, de te voir culpabiliser
Pas une offense mais un hommage, avec respect avec égards
Que tu pourrais tourner la page, sans déshonorer sa mémoire

Mais laisse aller, ne retient pas
Ni les regrets, ni les pourquoi
Mais laisse aller, ne retient pas
Les aspirations d’autrefois

Interdiction de te leurrer, de continuer à t’raconter
D’alternatives réalités, où elle vivrait, où elle rirait
Où on serait tous réunis dans l’allégresse et dans la joie
Il faut admettre que c’est fini et que ça ne reviendra pas

Mais laisse aller, ne retient pas
Ni les regrets, ni les pourquoi
Mais laisse aller, ne t’en fait pas
Un jour on se retrouvera

Emilie TRANCHIER.
Les inspis d’Emilie – Une vision du monde

 

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