Mon avortement à moi fut désespéré...

Il existe autant d’avortements que de femmes. L’avortement est un acte individuel, personnel, un acte de couple, un acte physique, psychologique, sociétal, économique, politique. Il touche à tous les domaines de notre société et de l’humain, il touche à la vie. La femme, parce-qu’elle est physiquement dépositaire de la vie – sans en avoir eu le choix – détient malheureusement cette responsabilité ultime.
Certaines femmes vivent leur avortement très bien ; de fait, nous ne sommes pas obligées d’en souffrir. Mon avortement à moi fut désespéré et m’a rendue désespérée. J’ai voulu mourir, ma souffrance était insupportable. J’étais un bout de chair et de douleur.
Physiquement, mon utérus était devenu pour moi un lieu de mort. A ce moment-là, j’allais frapper à toutes les portes pour demander de l’aide. Amis, psychologues, médecin, mediums… Rien n’était à la hauteur de ma souffrance. Rien ne pouvait l’accueillir et y répondre. Je demandais qu’on m’écoute – qu’on me comprenne peu importe mais qu’on m’écoute – sans que l’on ne me juge, m’afflige ou me culpabilise.Puis ma médecin généraliste m’a donné le contact d’AGAPA. Athée depuis toujours, très méfiante vis-à-vis des religions mais surtout de certains de ses pratiquants, j’étais réticente à l’idée de les contacter. Je ne voulais pas qu’on utilise ma souffrance pour me convertir à quoi que ça soit, j’avais de forts a-prioris. Il n’en a rien été. Heureusement que ce type d’association existe, heureusement. Ce fut pour moi salvateur.
AGAPA m’a fourni une écoute, un soutien que je n’ai trouvé nulle part ailleurs. Cela tient beaucoup à la relation que j’ai eue avec mon écoutante : d’une humanité, d’une ouverture d’esprit, d’un soutien, d’une écoute et d’une bienveillance illimités, sans bornes, ce dont j’avais le plus besoin à ce moment. Ce que nous avons créé au cours de
ce parcours fut l’expérience humaine la plus riche qu’il m’ait été donné de vivre, et qui a suivi mon expérience humaine la plus terrible.
Je remercie AGAPA mais je remercie surtout et avant tout mon écoutante, son accompagnement hors-du-commun. Sans elle, je n’aurais jamais réussi à surmonter cette épreuve. On peut penser de ce parcours ce qu’on en veut mais il a le mérite d’exister. Il convient à chacun.e d’y puiser ce qui lui semble le meilleur pour soi, d’en retirer ce meilleur, pour pouvoir continuer à avancer.
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