Les fausse-couches furent des épreuves mais elles font partie de mon histoire
Quand je me suis mise en contact avec Agapa, je n’avais qu’un chiffre en tête : le « quatre ».
C’était le nombre de fausse-couches que j’avais vécues. Quatre c’est le nombre de fois où j’ai senti la joie d’un début de grossesse pour être déçue par la suite. J’ai voulu voir grandir ces quatre enfants et m’occuper d’eux. Et quatre fois j’ai dû accepter de les perdre sans les avoir vu grandir ni vivre dans ce monde.
Ce chiffre (quatre) était le plus important et avait plus de force que ma vie, que le « deux » : les deux merveilleux enfants que j’ai mis au monde et qui grandissent auprès de moi.
Ma quatrième fausse-couche s’est conclue avec l’expulsion de l’embryon chez moi, en dehors du milieu médical. Après avoir vécu des curetages cela a été plutôt un soulagement : j’ai pu suivre mon rythme pour affronter cette perte, pouvoir faire mes adieux et commencer mon deuil. Mais cette expérience est devenue trop dure et difficile à gérer toute seule. Je me suis sentie abattue et démunie face à la mort. Et le sentiment de détresse était plus fort que celui de la joie de voir mes enfants en vie.
Pendant cette période, je me suis accrochée au travail (je me disais qu’au moins « je servais à ça, à travailler ») puisque je n’avais pas réussi mon rêve de devenir à nouveau mère). Mes maux de tête sont devenus très réguliers et j’avais l’impression d’être dans une impasse, sans savoir quoi faire ni comment continuer ma vie.
Chez Agapa, j’ai trouvé un endroit où pouvoir parler ouvertement et en pleine confiance de mon expérience de fausse-couches. Les discussions m’ont aidé à partager mes sentiments de frustration, tristesse, solitude, colère. J’ai pu prendre conscience de l’impact des fausse-couches sur moi et mon entourage (ma relation avec mon mari, mes enfants, mes parents, etc …). L’accompagnement proposé par Agapa m’a aidé à comprendre comment mes fausse-couches avaient réveillé des anciennes peurs et sentiments négatifs. Grâce à Agapa, j’ai pu « revisiter » mon passé, mais d’une façon factuelle, pour le regarder, l’accepter et continuer à vivre avec.
Dans le cadre de l’accompagnement d’Agapa, Anne m’a aidé à reprendre confiance en moi, et à faire une juste place à ces bébés qui font partie de mon histoire. J’ai appris à vivre avec ces pertes et leurs souvenirs sans éprouver la souffrance et la détresse qui s’étaient installées auparavant.
Plus largement, grâce à cet accompagnement, j’ai pris conscience du besoin de faire un travail sur moi-même. Un travail personnel pour mieux comprendre mes besoins et mes priorités après les évènements douloureux de fausses-couches, un travail pour mieux me connaître et m’accepter dans ce que j’ai éprouvé face à l’échec.
Je tiens à remercier Agapa d’être là pour être à l’écoute des femmes en détresse suite à la perte d’un enfant. J’ai apprécié le programme d’accompagnement proposé qui permet de donner un cadre de discussion pour couvrir la globalité du sujet.
Un grand merci à Anne pour son écoute bienveillante, son sourire et ses mots d’espoir.
De cette expérience, je ressors renforcée dans la conviction que les réponses sont en nous-même. J’ai compris que pour mon propre équilibre je devais d’abord prendre davantage soin de moi, pour pouvoir ensuite mieux prendre soin des autres.
Les fausse-couches furent des épreuves mais elles font partie de mon histoire en tant que maman et l’amour pour ces enfants a pri le dessus sur la tristesse. Ce que j’ai vécu avec eux me donne de la force.