Docteur Botte-Guingant, gynécologue
Je pense à ces femmes qui découvrent, souvent à l’occasion d’une échographie, première rencontre attendue avec leur enfant, qu’il est malformé. En plus de leur déception, s’ajoute un sentiment d’injustice et de culpabilité. C’est peu dire qu’elles vivent cette annonce comme un cataclysme et leur première réaction est de vouloir en finir au plus vite.Mais plus tard, parfois longtemps après, elles ont besoin de dire leur douleur, de mettre des mots sur ce qu’elles ont ressenti, et ressentent encore, sur la culpabilité de ne pas avoir fait un enfant « normal », la culpabilité d’avoir dû prendre la décision d’une interruption, c’est-à-dire d’être à l’origine de la mort de leur enfant. Elles ont alors besoin d’être entendues, écoutées pour laisser s’exprimer, s’extérioriser tout leur chagrin.
C’est dans ce contexte qu’un soutien peut leur être proposé et qu’il aidera à cicatriser la blessure pour leur permettre de vivre avec, sans la gommer mais en l’acceptant comme faisant partie de soi.
Quand je rencontre une personne souffrant d’une perte d’enfant ou d’une interruption de grossesse mal vécue, je peux lui proposer un accompagnement avec une association comme Agapa où les écoutantes sont formées à cet accueil bien spécifique.
Docteur Marie- Christine Botte-Guingant
Gynécologue médicale